Après notre passage à Kep, direction Phnom Penh, la capitale du Cambodge, encore une fois via un trajet de bus d’un peu moins de 5H. Et on peut dire que la première journée fut plutôt chargée !
Dès le matin, nous empruntons un tuk-tuk depuis notre guesthouse pour nous rendre au tristement célèbre musée du génocide de Tuol Sleng, également nommé S21. A peine rentrés, on se heurte face à un lieu lourdement chargé d’histoire. Ce musée, composé de 4 bâtiments, anciennement conçus pour abriter un lycée, a été « reconverti » quelques mois après la prise de pouvoir par les Khmers rouge en 1975 pour devenir une prison.
Et quand j’écris « prison », le mot est faible, car il s’agissait en réalité d’un centre qui a été utilisé pour mener les interrogatoires (comprendre « torture« ) de plus de 12 000 personnes (le chiffre estimé oscille entre 12 000 et 20 000, les khmers rouges ayant brulé une grande partie des archives avant l’abandon du site). Seules 12 personnes en seraient ressorties vivantes.
A peine entrés, on se heurte à 14 tombes, qui correspondent aux cadavres retrouvés sur place lorsque l’armée vietnamienne libéra Phnom Penh et découvrit les lieux en 1978, et au panneau stipulant les règles mises en vigueur à l’époque, qui résume bien les conditions de détention des prévenus.
On traverse les différentes salles de détention, qui s’apparentent plus à des pièces vides meublées de sommiers en fer sur lesquels les prisonniers étaient attachés entre deux séances d’interrogatoire. Une fois les « aveux » signés, les prisonniers étaient ensuite emmené dans les killing fields, où il étaient abattus.
Outre la visite des salles, la vue des instruments de torture, ou la description des conditions d’enfermement inhumaines, on est surtout choqués par la vision des portraits des prisonniers, affichés sur de larges panneau, récupérés parmi les archives des khmers rouges partis en précipitation lors de l’arrivée de l’armée vietnamienne .
Chaque regard, unique, évoque les émotions ressenties par ces dernier lors de leur arrivée dans la S21 (au moment ou les photos étaient prises par leurs tortionnaires). L’absurdité augmente lorsqu’on apprend qu’une partie des prisonniers furent des membres des khmers rouges eux-même, ayant enfreint certaines règles, ou étant soupçonnés de trahison par le régime de Pol Pot. A cause du climat de paranoïa, on estime que seul un quart des dirigeants initiaux des Khmers rouges auraient survécu jusque 1978.
Pas facile de repartir sur une note plus légère après ça… Mais essayons. Après notre visite de Tuol Sleng, nous nous rendons au marché russe de la ville, surnommé comme ça parce qu’il était fréquenté par de nombreux étrangers (majoritairement russes, du coup) dans les années 80. On découvre ainsi une multitude d’échoppe sous un marché couvert, se chevauchant les unes les autres, formant un véritable dédale organisé. Organisé car c’est comme s’il y avait des quartiers dans ce marché, avec le coin pédicure, celui restaurant, le coin automobile, etc…
Nous nous rendons ensuite sur la Phnom Penh Tower, depuis laquelle il est possible de déguster quelques bières (le menu est bien plus vaste, mais bon, nous, on préfère les bières) au 23ème et dernier étage, afin de profiter d’une vue impressionnante sur l’ensemble de la capitale.
Après quelques consommations, nous nous dirigeons vers deux lieux nocturnes réputés de la ville, le Jet’s Container Night Market, qui s’apparente plus à un regroupement de bars qu’à un véritable marché (à notre grand désespoir, on se sent obligés de consommer à nouveau une bière).
On enchaine enfin sur le Night Market, qui, à l’instar du précédent, n’est pas du tout un marché, lui non plus. On tombe sur une immense fête foraine, très animée, on profitera donc de cette découverte pour prendre quelques photos du lieu. Après cette journée bien remplie, nous rentrons dans notre guesthouse, pour profiter d’une journée plus tranquille avant de nous diriger vers le prochain pays, le Vietnam !
Laisser un commentaire